Enfant de 20 mois : pourquoi ne marche-t-il pas encore ? Réponses et conseils

À 20 mois, près de 10 % des enfants ne marchent pas encore de façon autonome. Les recommandations pédiatriques n’imposent pourtant aucune échéance stricte avant l’âge de 18 à 24 mois. Certains petits nés à terme ou en parfaite santé prennent leur temps, sans que cela ne traduise un retard pathologique.

Le développement moteur varie fortement d’un enfant à l’autre, malgré des repères largement diffusés. Entre inquiétude parentale et réalités médicales, le calendrier de la marche reste marqué par une grande diversité.

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Comprendre le rythme d’acquisition de la marche chez les enfants

Un jeune enfant ne se lance pas dans la marche comme on tourne une page de calendrier. Chaque tout-petit suit une trajectoire singulière, façonnée par sa neurologie, sa curiosité et l’univers qui l’entoure. Si certains bébés gambadent à 12 mois, d’autres préfèrent attendre, parfois jusqu’à 20 mois, avant de s’aventurer sur leurs deux pieds. Rien d’inquiétant à cela : la marche n’est pas une étape à cocher, mais le fruit d’une lente maturation, tissée de tentatives, d’hésitations, d’expériences au ras du sol.

Le parcours commence bien avant les premiers pas. Ramper, se hisser, se dresser avec appui, puis oser l’équilibre : chaque étape prépare la suivante. Impossible de brûler ces étapes, chacune a sa raison d’être. La répétition, l’expérimentation, le goût du défi : voilà ce qui façonne la marche bébé. Le cheminement n’est pas linéaire et chaque enfant imprime son rythme, indifférent aux moyennes affichées dans les carnets de santé.

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Certains enfants se passionnent d’abord pour les petites manipulations ou les jeux de langage, mettant la marche en attente. D’autres, influencés par la dynamique familiale ou la place dans la fratrie, prennent le temps d’observer, puis foncent du jour au lendemain. Les repères d’âge servent surtout à guider le regard des professionnels et à rassurer les parents, pas à distribuer des bons points ou des avertissements. À 18 mois, un enfant sur dix ne marche pas encore seul, sans que cela ne révèle un problème médical. Le contexte, l’environnement, le tempérament façonnent ce développement bien plus qu’un calendrier standardisé.

Vouloir comparer, c’est passer à côté de la richesse de chaque parcours. La marche chez l’enfant ne répond à aucune course, aucun chronomètre. Elle s’invite quand l’enfant s’y sent prêt, à sa façon, parfois hors des sentiers battus.

Pourquoi certains enfants de 20 mois ne marchent-ils pas encore ?

Quand un enfant de 20 mois ne marche pas encore, les questions fusent. Pourtant, la plupart du temps, ce décalage n’est qu’une variation normale du développement psychomoteur. Certains enfants investissent leur énergie dans le langage, d’autres s’exercent longuement à la motricité fine. Beaucoup observent longuement, testent leur environnement, puis franchissent le cap quand ils se sentent en sécurité. Ce n’est pas une anomalie, mais la marque d’une diversité de parcours.

Pourtant, il existe des situations où la marche tarde pour d’autres raisons. Si le retard est isolé, sans autre signe d’alerte, il s’agit souvent d’un simple décalage temporaire. Mais il faut savoir repérer ce qui ressort de la diversité normale et ce qui pourrait traduire un trouble du développement. Dans de rares cas, une myopathie, une difficulté orthopédique ou un trouble neurologique peuvent freiner la progression.

Voici les situations qui doivent attirer l’attention lorsqu’elles accompagnent un retard de marche :

  • On remarque une faiblesse musculaire persistante, une absence totale d’appui sur les jambes, ou des difficultés à saisir et manipuler des objets.
  • Un décalage s’observe dans d’autres domaines : retard de langage, faible sociabilité, ou interaction limitée avec l’entourage.
  • Des antécédents familiaux de retard moteur ou de troubles neurologiques doivent être portés à la connaissance du professionnel de santé.

Le rôle du pédiatre consiste à apprécier l’ensemble du développement, sans s’arrêter à la seule question de la marche. Un enfant curieux, qui explore son environnement, grimpe, se déplace autrement, rassure souvent. Mais si les progrès stagnent, ou si d’autres signaux s’ajoutent, un avis spécialisé s’impose. L’observation attentive, sans précipitation ni inquiétude excessive, guide le suivi adapté à chaque histoire individuelle.

Signes à surveiller et situations qui méritent l’avis d’un spécialiste

Un enfant de 20 mois qui hésite à marcher ne doit pas systématiquement inquiéter. Toutefois, certains signes méritent d’être repérés rapidement, car ils traduisent autre chose qu’un simple retard moteur. Le carnet de santé garde la trace du parcours de l’enfant : acquisitions, croissance, évolution globale. Il sert de fil conducteur pour repérer toute anomalie.

Voici les situations où une consultation s’impose :

  • L’enfant perd des compétences acquises. Il marchait à quatre pattes et n’y parvient plus, il babillait et se tait. Toute régression motrice ou langagière doit être signalée sans attendre.
  • Le regard fuyant, l’absence d’intérêt pour le monde, un manque d’échanges avec les proches peuvent évoquer un trouble du spectre autistique, surtout quand ils s’ajoutent à d’autres retards.
  • Des mouvements inhabituels, une tendance marquée à marcher sur la pointe des pieds ou une raideur anormale des jambes sont des signaux à prendre au sérieux.

Le développement du langage doit aussi être observé de près. Quand un retard moteur s’accompagne de difficultés à communiquer, à comprendre ou à entrer en relation, il est conseillé de solliciter l’avis d’un centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP). Ces équipes spécialisées évaluent l’enfant dans sa globalité et proposent un accompagnement adapté.

Le regard bienveillant et attentif du parent reste un atout précieux dans ce suivi. Un environnement riche en stimulations, en jeux partagés et en échanges favorise le développement dans toutes ses dimensions, bien au-delà de la marche.

bébé marche

Conseils pratiques pour accompagner votre enfant vers ses premiers pas

Pour aider votre enfant à trouver son élan, créez un cadre propice à l’exploration : des meubles solides à portée de main, des espaces dégagés, des occasions multiples de passer du sol à la position debout, sans jamais forcer la main. Marcher pieds nus, aussi souvent que possible, affine la perception du sol, muscle les petits pieds et améliore l’équilibre. Les chaussures sont loin d’être indispensables à la maison, tant que la sécurité est assurée.

Laissez votre enfant bouger librement. Bannir les trotteurs et autres dispositifs qui limitent les mouvements, c’est lui permettre de découvrir naturellement ses appuis, sa coordination, son équilibre. Les chutes font partie de l’apprentissage, tout comme les tentatives maladroites ou les hésitations. Le jeu est un formidable moteur : proposer des objets à pousser, des balles à lancer, des cubes à empiler stimule le corps de la tête aux pieds, sans jamais lasser.

Le sommeil n’est pas accessoire : un enfant reposé assimile mieux ses apprentissages moteurs. Veillez à préserver des nuits paisibles et des temps calmes après les moments d’excitation physique. L’alimentation, variée et adaptée, soutient le développement osseux et musculaire. Rien ne sert de forcer un enfant fatigué ou affamé à marcher, mieux vaut attendre le moment opportun.

Enfin, réduisez le temps passé devant les écrans. Rien ne remplace l’échange, la lecture, le jeu à plusieurs. Invitez votre enfant à participer à la vie familiale, même dans les petits gestes : ranger un jouet, remplir une boîte, vider un panier. Ces expériences du quotidien nourrissent la confiance et l’autonomie. La patience, la confiance et l’encouragement constituent les plus sûrs alliés de votre enfant sur le chemin de la marche.

Dans ce parcours, chaque progression laisse une trace indélébile. Un jour, sans avertir, l’enfant se redresse et avance, sous le regard ému de ceux qui l’accompagnent. Le temps de la marche est venu, et il n’a de sens que pour lui.